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Nice, 31 Décembre, 20 heures. La lumière jaune de la bougie et mon paquet de cigarettes pour seuls compagnons. Lorsque j'écris je me sens libre. C'est donc ainsi que je passe mon réveillon du jour de l'an. Libre. Le silence de mon téléphone portable m'est insupportable. Il me rappelle que je n'ai pas eu le choix.
Je n'avais pas prévu d'être seul à l'approche de minuit. Je manque trop d'audace, de courage et de résignation. Acculé à la faillite sociale, l'impérieux réveillon m'impose la solitude que j'eus jadis évitée avec adresse. Fidèle à mon habitude, je m'octroie l'ignorance jusqu'à m'amuser du titre de Madame Figaro : "Ne rien faire pour le nouvel an, le nouveau chic". "Quod donare mora nequit annua, dat brevis hora" (proverbe latin "il arrive en une heure ce qui n'arrive pas en une année) Mais enfin, où suis-je en train de m’aventurer ? Au diable le conformisme des bien-pensants ; la solitude ne fait pas de moi un marginal et personne ne salira mon vertueux réveillon ! Si de médiocres accointances auraient pu m’empêcher de profiter de moi-même, je m’offre en cet instant la pleine jouissance de mon âme. À quel plus beau 31 aurais-je pu rêver ? J’embrasse la lumière jaune de la bougie avec une Malboro, je savoure le silence ambiant et je vis. Libre.
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